La Bulgarie, la Roumanie et l’espace Schengen

« Il n’est pas encore possible de prendre la décision d’intégrer la Bulgarie et la Roumanie à l’espace Schengen » déclare Päivi Räsänen, ministre finlandais de l’Intérieur

Le conseil Justice et affaires et intérieures de l’UE qui s’est réuni le 22 septembre a débattu de l’entrée de la Bulgarie et de la Roumanie dans l’espace Schengen. En pratique, une telle mesure signifierait la levée des contrôles aux frontières sur toutes les frontières communes aux autres pays de l’UE et à la Bulgarie et à la Roumanie. « La Finlande considère qu’il n’est pas encore possible de prendre la décision d’intégrer la Bulgarie et la Roumanie à l’espace Schengen », a déclaré au cours de cette réunion Päivi Räsänen, ministre finlandais de l’Intérieur. « Les ressortissants bulgares et roumains peuvent continuer à voyager en Europe selon le principe de la libre circulation qu’applique l’UE », a rappelé le ministre.

« La Bulgarie et la Roumanie ont beaucoup travaillé pour que leur intégration à l’espace Schengen devienne possible ; cependant, nous devons examiner la situation d’ensemble de ces deux pays », a indiqué Mme Räsänen.

Avant toute décision d’intégration, la Finlande souhaite s’assurer de la constance des progrès réalisés par la Bulgarie et la Roumanie pour faire reculer la corruption et développer leur système judiciaire : « Ces Etats ont toujours à l’heure actuelle des progrès à faire dans ces domaines », a souligné par ailleurs le ministre.

La position de la Finlande est claire et cohérente : « Outre le fait de prendre des engagements, il convient aussi de se conformer aux règles ; or l’existence d’une corruption à vaste échelle compromet le respect des règles. Faire des progrès en matière de lutte contre la corruption et de développement d’un état de droit se traduirait pour ces pays par une plus grande confiance mutuelle au sein de l’espace Schengen, laquelle confiance est une pièce essentielle du dispositif Schengen. »

La Finlande n’a pas non plus apporté son soutien à la proposition de compromis qui aurait voulu qu’on commence par supprimer les contrôles aux frontières intérieures dans un premier temps pour les transports aériens et maritimes, et dans un second temps seulement pour les transports terrestres : « Il faut que les Etats soient totalement prêts à appliquer les principes de Schengen le jour où les contrôles aux frontières commenceront à être levés », a observé Räsänen.

La Commission a préparé des propositions législatives portant sur la gestion de l’espace Schengen. La Finlande estime important que les réformes visant à renforcer le dispositif Schengen et à en accroître l’efficacité soient poursuivies : « Cette évolution législative fait partie de l’esprit de Schengen », a encore déclaré le ministre.

La Finlande s’engage à veiller à ce que les conditions d’intégration de la Bulgarie et de la Roumanie à l’espace Schengen fassent l’objet d’une réévaluation régulière. Selon l’estimation de Mme Räsänen, la candidature de ces deux Etats pourrait être réexaminée au cours des premiers mois de l’année prochaine.