Histoire

Dans les années 1920, la Finlande nouvellement indépendante a reconnu l’importance d’avoir de bonnes relations avec le Canada et sa population grandissante d’immigrants finlandais. Le 23 janvier 1923, Akseli Rauanheimo (1923-1932) a été nommé Consul de Finlande au Canada et un consulat a vu le jour à Montréal. Ceci coïncidait avec la plus forte période d’immigration finlandaise au Canada. Entre 1923 et 1930, près de 35 000 Finlandais ont émigré au Canada. Aidé de sa femme Betty Järnefelt-Rauanheimo, le Consul Rauanheimo a fait face au flot régulier d’immigrants ayant besoin d’aide. En 1925, le bureau est devenu un consul général et avant la fin de la décennie, a obtenu un vice-consul et du personnel administratif.

Rauanheimo était un homme exceptionnel; il était affectueusement appelé le « berger des immigrants finlandais». Il a réussi à convaincre les entreprises privées, particulièrement Canadian Pacific Railroad et la Mission des matelots en Finlande de donner des fonds pour établir une Résidence d’immigrants finlandais et une mission de matelots à Montréal. En septembre 1927, la Résidence d’immigrants finlandais a accepté ses premiers invités enregistrés. Pendant sa période la plus occupée, la résidence de 26 chambres a entassé de 5 à 6 lits par chambre pour permettre à des milliers d’immigrants de trouver refuge dans la résidence temporaire qui servait aussi de soupe populaire, de bureau d’emploi et d’endroit où les nouveaux arrivants ou immigrants itinérants pouvaient recevoir leur courrier.

La planification enthousiaste des Olympiques a soudainement pris fin quand l’Union soviétique a attaqué la Finlande le 30 novembre 1939. Environ 250 immigrants finlandais ont quitté le Canada pour défendre la Finlande et ont joint la Légion américaine. Initialement, la Loi canadienne sur l’enrôlement à l’étranger était un obstacle pour les citoyens canadiens désirant se porter volontaires pour la bataille entre « David et Goliath ». Pendant les trois mois et demi qui ont suivi, le Consulat général à Montréal, maintenant dirigé par K.F. Altio (1939-1941), et les sept consulats honorifiques ayant été établis à travers le Canada, sont passés par des temps tumultueux en tentant d’organiser les passeports et les documents pour les volontaires canado-finlandais, cherchant des clarifications du gouvernement canadien sur sa position vis-à-vis des citoyens canadiens désirant combattre en Finlande. Les consulats ont transféré les biens et les fonds récoltés au Canada par les organisations d’aide finlandaises et du nouveau Fonds canadien d’aide présidé par le chef du Sénat du parti conservateur et ancien premier ministre du Canada, Arthur Meighen.

Les relations entre le Canada et la Finlande se sont refroidies pendant le printemps et l’été 1941 parce que la coopération entre la Finlande et l’Allemagne – l’ennemie du Canada - a augmenté. Une semaine plus tard, les Consulats finlandais au Canada ont été fermés et le Consul général K. Kuusamo (1941) est retourné en Finlande. Le 11 août 1941, le Consul général de Suède était nommé pour protéger les intérêts finlandais au Canada.

L’Allemagne s’est rendue en mai 1945, commençant ainsi la normalisation des relations entre la Finlande et le Canada. Le traité de paix de Paris a été ratifié par le Parlement du Canada le 19 septembre 1947 et le statut d’ennemi de la Finlande a été levé. Les relations diplomatiques ont repris le 21 novembre 1947 et le 1er décembre 1947, la Finlande a nommé Urho Toivola (1948-1952) pour diriger la nouvelle légation de Finlande à Ottawa. En 1952, ce poste a été repris par Hans Martola (1952-1954), suivi de Sigurd von Numers (1954-1959). Une année plus tard, l’ambassadeur du Canada à Stockholm en Suède, Thomas Archibald “Tommy” Stone, a été nommé pour s’occuper des intérêts canadiens en Finlande.

En 1960, la légation de Finlande au Canada est devenue une ambassade et Artturi Lehtinen (1959-1964) a été nommé ambassadeur. Un an plus tard, le Canada a établi une ambassade à Helsinki dirigée par l’Ambassadeur John Harrison Cleveland. Depuis, les relations entre les deux pays ont mené à des missions outremer combinées de l’ONU, des échanges athlétiques, artistiques, scientifiques et d’étudiants, une augmentation du commerce ainsi que des accords culturels, économiques, sociaux et politiques.

Article par Varpu Lindström (1948-2012), professeur d'histoire